Franchise en base TVA, les seuils 2025 : ce qu'il faut savoir
La question du licenciement d'un employé en arrêt de travail pour raisons médicales est un sujet délicat qui soulève de nombreuses interrogations. En principe, la maladie ne devrait pas constituer un motif valable pour mettre fin au contrat de travail. Néanmoins, dans certaines circonstances spécifiques, l'employeur peut envisager cette option sous réserve du respect d'une procédure stricte. Explorons les tenants et les aboutissants de cette problématique complexe.
Sommaire
Principe général : la maladie n'est pas un motif de licenciement
Selon les dispositions de l'article L1132-1 du Code du travail, aucun salarié ne peut faire l'objet d'une discrimination en raison de son état de santé ou de son handicap. Par conséquent, le fait de licencier un employé uniquement en raison de sa maladie constitue une discrimination prohibée, rendant ce licenciement nul et non avenu (article L1132-4 du Code du travail).
Cependant, cette règle générale comporte certaines exceptions. L'employeur peut procéder au licenciement d'un salarié en arrêt maladie, mais seulement pour des motifs étrangers à la maladie elle-même. Les raisons invoquées doivent être objectives et ne pas être liées à l'état de santé du salarié.
Motifs valables pour licencier un salarié en arrêt maladie
Bien que la maladie ne puisse pas être la cause directe du licenciement, l'employeur dispose de plusieurs motifs légitimes pour se séparer d'un salarié absent pour raisons médicales. Ces motifs sont les suivants :
1. Faute grave ou lourde commise par le salarié
L'employeur peut licencier un salarié en arrêt maladie s'il commet une faute grave ou lourde. Cette faute doit être d'une gravité telle qu'elle rend impossible le maintien du contrat de travail. Quelques exemples :
- Manquement à l'obligation de loyauté pendant l'arrêt maladie
- Faute commise avant l'arrêt de travail, si elle n'est pas prescrite
- Arrêt maladie mensonger ou frauduleux
2. Inaptitude du salarié à reprendre son poste
Après un examen médical, le médecin du travail peut déclarer le salarié inapte à reprendre ses fonctions initiales en raison de son état de santé. Dans ce cas, si aucun reclassement n'est possible au sein de l'entreprise, l'employeur peut procéder à un licenciement pour inaptitude, qu'elle soit d'origine professionnelle (maladie liée au travail ou accident du travail) ou non professionnelle.
3. Perturbation du fonctionnement de l'entreprise
Les absences répétées ou prolongées d'un salarié peuvent entraîner des perturbations importantes dans le fonctionnement de l'entreprise. Si ces perturbations sont avérées et qu'un remplacement définitif du salarié s'avère nécessaire, l'employeur peut invoquer ce motif pour justifier un licenciement.
Cependant, trois conditions cumulatives doivent être remplies :
- Les absences du salarié causent effectivement une désorganisation de l'entreprise
- Le remplacement définitif du salarié est indispensable (par exemple, si la répartition de ses tâches entre les autres employés n'est pas possible)
- L'état de santé du salarié n'est pas lié à un manquement de l'employeur à son obligation de sécurité (par exemple, en cas de harcèlement moral ou de burn-out)
4. Motif économique
Enfin, l'employeur peut invoquer un motif économique pour licencier un salarié en arrêt maladie. Cela peut être dû à des difficultés financières, une restructuration visant à préserver la compétitivité de l'entreprise, une cessation d'activité, ou encore l'introduction de nouvelles technologies impactant le poste du salarié.
Dans ce cas, la procédure de licenciement économique doit être scrupuleusement respectée, avec notamment l'obligation de proposer un reclassement au salarié concerné.
Procédure de licenciement d'un salarié en arrêt maladie
La procédure de licenciement à suivre varie selon le motif invoqué par l'employeur. Cependant, dans tous les cas, certaines étapes sont incontournables :
- Convocation à un entretien préalable : L'employeur doit convoquer le salarié à un entretien préalable par lettre recommandée ou remise en main propre. Cette convocation doit mentionner l'objet de l'entretien, sa date, son heure et son lieu, ainsi que la possibilité pour le salarié d'être accompagné.
- Entretien préalable : Lors de cet entretien, l'employeur expose les motifs de la décision envisagée, et le salarié peut présenter ses observations et moyens de défense. L'entretien doit avoir lieu au minimum 5 jours ouvrables après la réception de la convocation par le salarié.
- Notification du licenciement : Si l'employeur maintient sa décision, il doit notifier le licenciement au salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit mentionner de manière explicite le motif du licenciement et rappeler les droits et obligations des parties.
- Respect du préavis : Sauf en cas de faute grave ou lourde, ou de dispense accordée par l'employeur, le salarié doit effectuer un préavis dont la durée est définie par la loi ou la convention collective applicable.
En cas de licenciement pour motif économique, des étapes supplémentaires sont requises, comme l'obligation de proposer un reclassement au salarié et de respecter une procédure spécifique selon le nombre de licenciements envisagés.
Indemnités dues au salarié licencié en arrêt maladie
Lorsqu'un salarié est licencié pendant son arrêt maladie, il a droit à plusieurs types d'indemnités, à condition que le licenciement ne soit pas consécutif à une faute grave ou lourde :
- Indemnité légale ou conventionnelle de licenciement : Son montant dépend de l'ancienneté du salarié et de sa rémunération brute avant la rupture du contrat de travail.
- Indemnité compensatrice de préavis : Elle correspond à la rémunération que le salarié aurait perçue s'il avait effectué son préavis (sauf en cas de dispense de préavis ou de licenciement pour inaptitude non professionnelle).
- Indemnité compensatrice de congés payés : Elle compense les congés payés que le salarié n'a pas pu prendre avant son départ.
Il est important de noter que le calcul de ces indemnités peut être impacté par l'arrêt maladie, puisque le salaire de référence est celui perçu avant l'arrêt de travail. Les juges ont statué en ce sens afin de ne pas léser les salariés licenciés pendant leur arrêt.
Contester un licenciement en arrêt maladie
Si le salarié estime que son licenciement est abusif ou discriminatoire, notamment s'il a été licencié en raison de son état de santé, il peut le contester devant le conseil de prud'hommes dans un délai de 12 mois à compter de la notification de la rupture.
En cas de licenciement jugé nul par les juges, le salarié peut demander sa réintégration dans l'entreprise et percevoir une indemnité égale aux salaires qu'il aurait dû percevoir entre son éviction et sa réintégration effective. S'il ne souhaite pas être réintégré, il peut obtenir une indemnité minimale équivalente à 6 mois de salaire, en plus des indemnités de licenciement, de préavis et de congés payés.
L'importance de faire appel à un expert-comptable
Lorsqu'un employeur envisage de licencier un salarié en arrêt maladie, il est essentiel de respecter scrupuleusement la procédure légale applicable. Une erreur dans cette procédure pourrait conduire à un licenciement jugé abusif ou discriminatoire, avec des conséquences financières et juridiques importantes pour l'entreprise.
C'est pourquoi il est fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable ou à un professionnel du droit du travail. Ces experts pourront vous guider à chaque étape du processus, vous conseiller sur les motifs valables à invoquer et les preuves à fournir, et s'assurer que la procédure soit conforme aux exigences légales.
Leur expertise vous permettra d'éviter les erreurs coûteuses et de minimiser les risques de contentieux. Ils pourront également vous aider à négocier avec le salarié concerné, le cas échéant, afin de trouver une solution amiable et éviter un passage devant les prud'hommes.
Exemples de situations justifiant un licenciement en arrêt maladie
Pour mieux comprendre les différents motifs valables de licenciement d'un salarié en arrêt maladie, voici quelques exemples concrets :
- Faute grave : Un commercial en arrêt maladie travaille en parallèle pour une entreprise concurrente, en violation de son obligation de loyauté envers son employeur.
- Inaptitude : Suite à un accident du travail, un ouvrier est déclaré inapte à reprendre son poste sur les chantiers par le médecin du travail. L'entreprise ne dispose d'aucun poste adapté à son état de santé.
- Perturbation du fonctionnement : Un cadre commercial est en arrêt maladie depuis plus d'un an. Son absence prolongée désorganise gravement l'activité de l'entreprise, qui doit impérativement procéder à son remplacement définitif.
- Motif économique : En raison d'une baisse significative de son chiffre d'affaires, une entreprise doit supprimer plusieurs postes, y compris celui d'un salarié actuellement en arrêt maladie.
Comme vous pouvez le constater, les situations peuvent être variées, mais dans tous les cas, l'employeur doit être en mesure de justifier sa décision par des motifs étrangers à la maladie elle-même.
Conclusion
En définitive, bien que la maladie ne puisse pas être un motif direct de licenciement, l'employeur dispose de plusieurs options légales pour se séparer d'un salarié en arrêt de travail pour raisons médicales. Cependant, une procédure stricte doit être respectée, et les motifs invoqués doivent être objectifs et étrangers à l'état de santé du salarié.
Il est donc essentiel de bien comprendre les règles applicables et de faire appel à des experts en droit du travail pour éviter tout risque de contentieux. Une approche prudente et respectueuse des droits des salariés est la clé pour gérer ces situations délicates de manière légale et équitable.
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